Perspective and Retrospective
9th Biennale of Contemporary African Art, 2010
Dak'Art
7 Mai - 7 Juin, 2010
Curators: Kunle Filani, Marème Malong Samb, Marylin Martin, Sylvain Sankalé, Rachida Triki
Il y a déjà quatorze ans, la biennale de Dakar entreprenait une mutation importante. La biennale des Arts et des Lettres cède définitivement la place à la Biennale de l’Art Africain Contemporain. Cette mutation a généralement été bien accueillie aussi bien sur le continent qu’en dehors de l’Afrique. La communauté artistique disposait désormais d’un espace de communication et de légitimation.
Il s’agissait moins d’un repli sur soi que de l’expression d’une réponse à de nombreuses attentes légitimes, celles de voir l’Afrique s’engager résolument dans la définition et la mise en oeuvre de stratégies pour la promotion de ses productions cultuelles et des auteurs de celles-ci. De nombreux acteurs de la scène artistique, de par le monde, ont activement pris part aux instances de la biennale aux côtés de leurs homologues africains.
Le dialogue autour de la production africaine, entretenu au sein de ces instances comme au sein des rencontres professionnelles de la biennale de Dakar, a beaucoup participé, depuis, à élargir de façon notable la place des artistes africains sur la scène internationale. Pour la rétrospective, il est important de saluer le travail remarquable de femmes et d’hommes de qualité qui ont permis à Dak’Art de figurer en bonne place dans l’agenda culturel international. Ils sont commissaires d’exposition, collectionneurs, responsables de musée et de galerie, critiques d’art ou amateurs.
La Biennale de Dakar n’a que vingt ans pourtant. Elle se maintient par la volonté de l’Etat du Sénégal qui en est l’initiateur. Elle se réalise avec la convergence de plusieurs volontés, individuelles et collectives. Elle doit une reconnaissance méritée à Iba Ndiaye et Paul Ahyi les maîtres qui nous ont quittés à quatre-vingts ans, respectivement en 2008 et en 2010. Dak’Art est aussi reconnaissante à Amadou Gueye Ngom dont les lignes qui avaient été sollicitées de lui pour le catalogue du 20ème anniversaire de la biennale n’auront pas eu le temps d’être écrites.
Le temps est aujourd’hui venu de considérer toutes ces énergies positives pour mettre en perspective les nouveaux enjeux de la biennale de Dakar. Les prémisses sont bien prometteuses. Elles se situent dans une mobilisation de plus en plus grande du secteur privé local. On les retrouve dans la permanence du soutien de nombreux partenaires. Elles sont aussi au niveau de la communauté artistique qui investit de façon intelligente les contours de la Biennale avec des projets qui transcendent la question des frontières.
La biennale de Dakar a vingt ans. Et après ?
Ousseynou Wade, Mai 2010