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18. download PDF | The man without a Horse, movement 02
 

'' Man is the sole hero in his own history. History and politics for mounir fatmi

is always legitimated in the paths of the individual,

in the fight against all determinism. ''


Marie Deparis-Yafil, 2009


2004 - 2005, trilogy, France, 11 min, SD, 4/3, color, stereo.
Courtesy of the artist and Conrads, Düsseldorf.
Ed. of 5 + 2 A.P.
 




« L’homme sans cheval », 01, 02, 03
L’homme sans cheval se présente comme une trilogie autour de trois formes connexes de chute, physique, métaphysique, historico-politique. Elle s’offre comme une réflexion globale sur la condition précaire d’une humanité ancrée dans ses certitudes de maîtrise, mise en danger tant par un « principe d’indétermination », que l’on pourrait tout aussi bien appliquer à l’existence humaine comme forme de l’absurde, que par les options historiques qu’elle détermine et oriente dans cette illusion historiciste dénoncée par Popper : confronté à une destinée sans finalité, le pouvoir de l’homme vacille sur ses fondements.

mouvement 02
Un cavalier sans cheval erre dans un paysage semi-urbain. Seul. A pied. Les obstacles du premier mouvement ont disparu. Il n’y a plus de parcours, d’embûches, de confrontation. Il n’y a plus de cheval, ce symbole de force et de maîtrise, perçu comme média et écran entre l’homme et la simple réalité du monde. Le cavalier sans cheval s’est libéré de sa monture - qui est aussi son fardeau- s’est libéré du devoir de performance et de la peur de la chute. Il est devenu anti-héroïque. Le voici seul, livré à lui-même, livré à la réalité d’un monde qu’il va redécouvrir avec un regard neuf, innocent : le regard d’un enfant. Lunaire, il observe la nature avec un intérêt naïf, un intérêt désintéressé – sans arrière-pensée instrumentale de profit ou de performance. Retomber en enfance, semble-t-il exprimer, c’est échapper au monde, opter pour une stratégie de l’évitement, de la fuite, du refuge.
Son attitude, comme une réponse un peu idiote, provocatrice, inattendue, entre en dissidence au regard du monde, délesté du poids de la conscience de sa condition, sans le filtre des attentes de la société exigeante, insoumis aux lois sociales de la compétence, aux contraintes du monde adulte et de la nécessité de devoir réussir.

Trouvant de l’attrait au précaire et au modeste, il rend inessentiel ce qui n’existe désormais plus pour lui – les idéologies, les politiques, la vérité-.
Il y a chez cet homme quelque chose de dérisoire aux confins de l’absurde, du burlesque, d’une vérité du non-sens, une manière de préférer la réalité au concept, le paysage à la politique, la contemplation à l’économie, la spéculation au pragmatisme. Et cette régression infantile, entre jeu, fantaisie, absence de profondeur métaphysique, semble se perdre dans un espoir vain de retour à l’innocence.
 

Marie Deparis, Paris 2007.


vidéo distribuée par Heure exquise ! www.exquise.org

 

 

"The Man Without a Horse" 01, 02, 03
The man without a Horse is a trilogy about three types of fall: physical, metaphysical and historical-political. It offers a global reflection on the precarious condition of mankind convinced
of its powers of control, but also threatened - as much by a "principle of disinclination," which could equally be applied to human existence to explain its absurdity, as by the historical choices it determines and shapes in the Historicist illusion denounced by Popper: faced with a destiny without purpose, man’s power falters at its foundations.

movement 02
A rider without a horse wanders through a semi-urban landscape. He is alone, on foot, the fences from the first movement have disappeared. There is no longer a course, no more traps or confrontation. There is no longer a horse, symbol of strength and control, perceived of as a medium and screen between man and the simply reality of the world. The rider without a horse has freed himself from his mount – which is also his burden – freed himself from the duty to perform and the fear of falling. He has become the anti-hero. Here he is alone, left to his own devices, left to the reality of a world that he will rediscover with a new innocent gaze: the gaze of a child. He observes nature with a naïve interest, a disinterested interest – without ulterior motives pertaining to profit or performance. Regressing to childhood, it seems to say, is a way of escaping from the world, opting for an avoidance strategy, a get away, a refuge. His attitude, like
a provocative, unexpected, slightly idiotic response, is in disaccord in the eyes of the world, cut off from the weight of consciousness of one's condition, without the filter of society's demanding expectations, disobedient to the social laws of competence, to the constraints of the adult world
and the obligation to succeed.
...
Finding the appeal of the precarious and the modest, he makes the things that no longer exist for him inessential – ideologies, politics, truth. There is something pathetic about this man, bordering on the absurd, the burlesque, the truth of nonsense, a way of preferring reality to concept, landscape to politics, contemplation to economy, speculation to pragmatism. This childish regression, between play, fantasy and absence of metaphysical depth, seems to loose itself in the vain hope of a return to innocence.


Marie DeparisParis 2007.

Translation: Caroline Rossiter.