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63. | Classroom
 
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  • 2016-2017, blackboard, chairs, desks, clocks and map.
    Exhibition view from Peripheral Vision, Art Front Gallery, 2017, Tokyo.
    Courtesy of the artist and Art Front Gallery, Tokyo.
    Ed. of 5 + 1 A.P.

“The clocks all indicating the same moment, the French text on the blackboard going as ‘I did not have spring’. What is the story or anecdote beyond this “place

of knowledge” according to the artist who could not regularly attend the primary school in his childhood?”


Art Front Gallery, November 2017


  • Classroom
    Exhibition view from Peripheral Vision, Art Front Gallery, 2017, Tokyo.
    Courtesy of the artist and Art Front Gallery, Tokyo.

  • Classroom
    Exhibition view from Peripheral Vision, Art Front Gallery, 2017, Tokyo.
    Courtesy of the artist and Art Front Gallery, Tokyo.

  • Classroom
    Exhibition view from Peripheral Vision, Art Front Gallery, 2017, Tokyo.
    Courtesy of the artist and Art Front Gallery, Tokyo.

  • Classroom
    Exhibition view from Peripheral Vision, Art Front Gallery, 2017, Tokyo.
    Courtesy of the artist and Art Front Gallery, Tokyo.




 




This work was part of 3rd Setouchi TriennaleAwashima, 2016.

 

L'installation « La Salle de classe » fait partie d'un parcours scénarisé par mounir fatmi à travers une école désaffectée sur l’île d’Awa-shima, située en mer du Japon. Le parcours, jalonné de photographies et d'installations, emploie des objets divers : tableaux à craies, tables et chaises d'écolier, cartes géographiques, horloges, autant de matériaux typiques qui sont l'objet d'un traitement particulier et d'une redistribution spatiale inhabituelle et surprenante. « La Salle de classe » offre ainsi le spectacle d'une salle de cours vide, dont les élèves et professeurs sont absents, où les chaises sont suspendues dans le vide, au-dessus du niveau des tables, s'élevant de plus en plus haut dans les airs depuis le dernier rang jusqu'au premier. Sur les tables sont disposées des horloges, là où on s'attendrait à trouver livres et cahiers des élèves. Au tableau, l'inscription professorale ou estudiantine se révèle être une citation extraite du manifeste de l'artiste, inscrite en français et traduite en japonais : « Je n'ai pas eu de printemps, je n'ai pas eu d'été, voici déjà l’hiver. » Une horloge ronde occupe le centre du tableau, séparant les deux inscriptions, et l'horaire qu’on y lit s'avère identique à celui de chacune des horloges reposant sur les tables - identique également à celle qui est affichée sur la façade de l’école annonçant le temps suspendu.

Invité au Japon par la triennale de Setouchi, mounir fatmi découvre l'île d'Awa-shima en 2015 - découverte marquée par la fascination pour les beautés que l'île recèle et par le mystère qui émane de ses architectures dépeuplées. Conséquence d'une politique territoriale qui favorise le développement des villes au détriment des villages, l'île voit en effet sa population décroître fortement depuis les années 2000. Avec l’installation « La salle de classe », mounir fatmi s'intéresse en particulier à une incertitude qui touche à l'avenir de l'île : « Pendant ma visite, je ne pense pas avoir vu d'enfants, c'était très étrange. Je me suis trouvé pour la première fois dans un espace qui risque de ne plus avoir de futur » (2016).

La scénographie mystérieuse de « La Salle de Classe » fait penser à une disparition soudaine. L'inclinaison des chaises par rapport au sol pourrait même suggérer que les élèves ont pris brusquement leur envol à bord d'un invisible et mystérieux aéroplane. Le lieu universellement familier, similaire à celui où tout un chacun a pu se retrouver en tant qu'enfant, devient celui d'une leçon très particulière sur le rapport au temps et à l'espace. Inscriptions, cartes et horloges invitent au constat de la fuite du temps, de la fragilité de l'existence, des limites de nos connaissances sur le monde ou encore de la subordination des temps individuels aux temps institutionnels et sociaux. La poétique de l'installation invite à aborder la question du temps en termes d'espace. Comment arrêter le cours du temps? pourrait alors se formuler « Where is Morocco? » ainsi qu'une inscription tracée au-dessus de la carte du Japon semble le suggérer. Le déplacement, la curiosité et le désir d'aller vers les lumières de la ville deviennent autant de pistes d'envol et de possibilités de s'inventer un nouvel avenir.


Studio Fatmi, Février 2018.

 

 

 

The installation « The Classroom » is part of a scripted itinerary by mounir fatmi through an abandoned school on the island of Awa-shima, in the Sea of Japan. The itinerary is punctuated with photographs and installations and employs various objects: chalkboards, school chairs and tables, maps, clocks: typical materials that are treated in a particular way and subject to an unusual and surprising spatial distribution. « The Classroom » presents an empty class from which students and teachers are absent, where chairs are suspended in mid-air above the tables, rising higher and higher from the last row of tables to the first one. Clocks have been placed on the tables instead of students’ books and notebooks. On the blackboard, writing by the teacher or the students turns out to be a quote from the artist’s manifest, written in French and translated into Japanese: « I have had no spring, I have had no summer, here is winter already. » A round clock is in the middle of the blackboard, separating the two inscriptions, and the time it indicates is the same as on the clocks lying on the tables – it’s also the same as on the school’s façade, indicating a suspension of time.

Invited to Japan for the triennial in Setouchi, mounir fatmi discovered the island of Awa-shima in 2015, a discovery marked by a fascination for the island’s beauties and the mystery emanating from its abandoned buildings. As a consequence of a national policy favoring the development of cities to the detriment of villages, the island’s population started rapidly declining in the 2000s. With the installation « The Classroom », mounir fatmi focuses in particular on one element of uncertainty regarding the future of the island: « During my visit, I don’t remember seeing any children, it was very strange. For the first time in my life, I found myself in a place that might not have a future » (2016).

The mysterious scenography of « The Classroom » evokes a sudden disappearance. The inclination of the chairs could even suggest that the students suddenly flew away in an invisible and mysterious aircraft. This universally familiar place, similar to those each and every one of us spent time as a child, becomes a place for a very peculiar lesson on our relation to time and space. Inscriptions, maps and clocks bring about a realization of the passage of time, the fragility of existence, the limits of our knowledge of the world and the subordination of individual time to institutional and social time. The poetry of the installation invites us to approach the question of time in terms of space. « How can the course of time be stopped? » could thus be reformulated into « Where is Morocco? » as an inscription above the map of Japan seems to suggest. Displacement, curiosity and the desire to move towards the city lights become as many runways and possibilities to invent a new future for oneself.








Studio Fatmi, February 2018.