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37. | Mehr Licht!
 
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  • 2009-2011, five copy machines, neon lights.
    Exhibition view of Intranquillités, B.P.S.22, 2012, Charleroi.
    Courtesy of the artist and Art Front Gallery, Tokyo.
    Ed. of 5 + 1 A.P.

  • 2009-2011, five copy machines, neon lights.
    Exhibition view of The Angel's Black Leg, Galerie Conrads, 2011, Düsseldorf.
    Courtesy of the artist and Conrads, Dusseldorf.
    Ed. of 5 + 1 A.P.

  • 2009-2011, five copy machines, neon lights.
    Exhibition view of Between the Lines, Gallery Hussenot, 2011, Paris.
    Courtesy of the artist and Ceysson & Bénétière, Paris.
    Ed. of 5 + 1 A.P.

“Mehr Licht” (“more light”) were the last words pronounced by Goethe on his deathbed.

mounir fatmi strives for this “more light” that he constantly tries

to transcribe in his complex and multi-referential work.


Julie Crenn, Africultures, 2011





 




This work was part of 6th Manif d'art Biennial -Machines - Les Formes du mouvement, Québec, 2012.

 

Dans l’installation Mehr Licht!, une luminescence mystérieuse émane d’un ensemble de photocopieuses ordinaires. Les machines, outil habituel dans n’importe quel bureau ou administration, sont placées dos à dos, leurs couvercles béants comme des bouches ouvertes. Au lieu de documents à copier, des tubes néon ont été fourrés sous les couvercles.

Le titre de l’installation, Mehr Licht! (Plus de lumière !) reprend ce qui auraient été les dernières paroles de Johann Wolfgang von Goethe. Ce qui était peut-être le souhait d’un homme mourant d’apercevoir une dernière fois la lumière du jour s’est transformé en concept philosophique : un appel à envisager le monde d’une manière éclairée. Ces mots donnent un nouvel éclairage à l’installation, et comme les autres installations de Mounir Fatmi, Ghosting et Les Temps modernes, Mehr Licht! est un appel à la connaissance et à la pensée rationnelle.

Le travail de Mounir Fatmi est conçu pour soulever des questions plutôt qu’établir des vérités. La foi aveugle est rejetée. Au lieu de cela, il soutient l’idée de la compréhension à travers l’investigation, éclairant des idées difficiles pour permettre un dialogue renouvelé.

Les processus de reproduction démodés – cassettes vidéo, photocopieuses – sont un thème récurrent. Ils sont reconditionnés à des fins esthétiques, mais conservent suffisamment de leur forme originelle pour paraître désuets, nous rappelant le rythme rapide des changements dans la reproduction moderne et les façons de plus en plus virtuelles dont s’échangent les informations.

Mais quelle que soit la facilité avec laquelle on peut obtenir et reproduire les informations à l’époque numérique, Mounir Fatmi nous met en garde sur le fait qu’il faut savoir garder une distance critique : les mots ne doivent jamais être pris comme des dogmes et les images doivent toujours être remises en question.

L’installation est un geste absurde. Comment peut-on capturer l’image d’un tube néon ? Bien qu’elle soit un outil fondamental pour la création d’images, la lumière elle-même n’a pas d’image. La photocopieuse, un outil du quotidien, est obsolète. Comme les engrenages et machines vrombissants qui ne produisent rien dans de nombreuses installations de Mounir Fatmi, les photocopieuses sont incapables de copier. Au lieu de cela, nous sommes poussés à réfléchir à la difficulté que rencontre l’artiste lui-même pour rendre l’obscurité visible.


Caroline Rossiter, février 2011.

 

 

 

A cluster of ordinary photocopiers give out an eery glow in the installation Mehr Licht! The photocopiers, a commonplace appliance in any office or adminstrative establishment, are standing back to back, their lids agape like open mouths. In the place of documents to be copied, neon strip lights are stuffed under the lids.

The title of the installation, Mehr Licht! (More light!) were said to be Johann Wolfgang von Goethe's last words. What was perhaps a dying man's wish to see daylight one last time has come to stand for a broader philosophical concept: a plea to see the world in an enlightened way. These  words shed new light on the installation, and as with mounir fatmi's other installations Ghosting and Modern Times, Mehr Licht! calls for knowledge and rational thought.

mounir fatmi's work is conceived to raise questions, rather than posit truths. Blind faith is eschewed. Instead, he champions the idea of understanding through investigation, shining a light on difficult ideas to allow fresh dialogue.

Outmoded forms of reproduction – video tapes, photocopiers – are a recurring motif. They are repurposed to an aesthetic end, but also retain enough of their original form to appear quaint, reminding us of the rapid pace of change in modern reproduction and the increasingly virtual way in which information is exchanged.

But however easy it might be to obtain and reproduce information in the digital age, mounir fatmi warns us to keep a critical distance: words should never be taken as dogma and images must always be questioned.

The installation is an absurd gesture. How can you capture the image of a neon light? Although it is a critical instrument in image making, light has no image. The photocopier, an everyday tool, is redundant. Like the whirring cogs and machines that produce nothing in many of mounir fatmi's installations, the photocopiers are unable to copy. Instead we are pushed to contemplate the artist's own challenge of making darkness visible.


Caroline Rossiter, February 2011.