'' In the video mounir fatmi addresses the difficulties of language and communication through an irritating action in which a man interacts violently
with a typewriter. Within its context, this action involves a deep reflection on the human inability to learn from history,
condemning itself to repeat the failed schemes and stubbornness of assigning nationalities to those who inhabit specific territories. ''
lar-magazine.com, 2017
History is not mine (extract from)
This work was part of 10ème Biennale Africaine de la Photographie - Telling Time, Bamako, 2015.
La vidéo «l’histoire n’est pas à moi» peut être considérée comme une réponse directe au festival d’art le « Printemps de Septembre de Toulouse (2012), dont le titre était L’Histoire est à moi. À cette occasion, l’installation Technologia, mêlant des versets coraniques circulaires à des éléments inspirés des Rotoreliefs de Marcel Duchamp, avait été retirée après une décision prise par l’organisation du festival et l’artiste suite à des incidents provoqués par le public. Le fait que les versets du Coran aient été projetés sur la chaussée d'un pont et que le spectateur puisse marcher dans l’installation avait conduit à de violentes protestations de la part de groupes musulmans. La même année la vidéo Sleep Al Naïm hommage à Salman Rushdie est censurée à son tour à l’Institut du Monde Arabe à Paris, à l’occasion de l’exposition 25 ans de créativité arabe. Ces événements ont marqué le plasticien et engendré tant une prise de conscience qu’une grande déception.
La vidéo en noir et blanc montre un homme, dont le visage n’est jamais visible, frappant sur une machine à écrire avec deux marteaux. Seul le ruban de la machine est coloré d’un rouge vif, sanglant, dans un télescopage de la beauté de la phrase à écrire avec la violence et la difficulté de sa réalisation. La vidéo nous plonge à la fois dans le rôle de témoins et puis celui de complices, ainsi le spectateur, est presque partie prenante de l’écriture de cette histoire. Le geste simple et banal de frapper sur un clavier devient écrasant par l’utilisation des marteaux. Ce poids s’abattant sur les touches provoque une intonation grave et violente. Ces effets, accentués par le son caractéristique de la machine à écrire, rappellent aussi le tic-tac d’une horloge ou les tirs d’une mitraillette. Symbolisant ainsi le temps qui passe et l’histoire qui nous échappent.
L’artiste donne à réfléchir sur la posture de chacun à adopter vis-à-vis de l’histoire. Si par le titre de l’œuvre, il est évident qu’un sentiment d’impuissance se dégage, les prises de vues en plongée récurrente mettent en avant un sentiment de domination. De ce fait, en ne montrant jamais le visage de l’homme tapant à la machine, mounir fatmi encourage le spectateur à s’identifier à sa propre expérience. Tout à chacun étant à la fois partie prenante de cette histoire en train de s’écrire mais aussi de la violence des marteaux et de l’impossibilité d’écrire quelque chose de cohérent avec.
The History is not Mine video can be seen as a direct response to Printemps de Septembre de Toulouse (2012) (Toulouse’s Spring of September) art festival which bore the title L’Histoire est à moi (History is Mine). On this occasion, Technologia, an installation that combined circular Koranic verses with elements inspired by Marcel Duchamp’s Rotoreliefs, had been withdrawn by the organization following incidents provoked by the public. The fact that verses from the Quran had been projected on the walkway of a bridge that allowed viewers to walk upon them led to violent protests from Muslim groups. In the same year, the Sleep Al Naïm tribute to Salman Rushdie was censored on the occasion of 25 Years of Arab Creativity at the Arab World Institute in Paris. These events left a mark on the visual artist and engendered an awareness as well as a disappointment.
The black and white video depicts a man whose face remains concealed as he strikes a typewriter with two hammers. Only the typewriter’s ribbon bears a brilliant red the color of blood; a collision of the written sentence’s beauty and the violence and difficulty of its creation. The video plunges us into the role of a witness and that of an accomplice, and the spectator is almost a part of this story’s writing process. The simple and mundane gesture of striking the keys becomes crushing with the use of hammers. The weight that falls on the keys causes a deep, violent intonation. These effects, accentuated by the characteristic sound of a typewriter, also evoke the ticking of a clock or shots fired from a sub-machine gun. The time that passes and the history that escapes us is thus symbolized.
The artist urges the viewer to become aware of his or her stance vis-à-vis history. As evidenced by the title of the work, a feeling of hopelessness clearly emerges. The repetitive, angled shots overlooking the scene highlight a feeling of domination. By never showing the man’s face as he strikes the machine, mounir fatmi encourages the viewer to identify with his or her own experience. Everyone is a part of this story being written, the violence of the hammers, and the impossibility of writing something coherent with this method.