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07.
| Sculpture sequence : Presumed Innocent |
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'' The piece poses the following question: is our contemporary outlook, as viewers who are use to the techniques of image circulation and media exposure, devoid of any culpability? ''
Studio Fatmi, July 2017
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La Pieta
Exhibition view from #Cometogether, Edge of Arabia, 2012, London.
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La Pieta
Exhibition view from #Cometogether, Edge of Arabia, 2012, London.
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The Machinery
Exhibition view from Art Brussels, Conrads Gallery, 2010, Brussels.
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People know, people don't know
Exhibition view from Jusqu'au bout de la poussière, Espace des arts, 2004, Colomiers.
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Al Jazeera
xhibition view from Looking at the World Around You, Santander Art Gallery, 2016, Madrid.
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Presumed Innocent
Exhibition view from Icons, Fondation Boghossian, 2021, Brussels.
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Kabul
Exhibition view from Comprendra bien qui comprendra le dernier, CAC Le Parvis, 2004, Ibos.
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2007, Coaxial antenna cable on wood panel, staples, 160 x 130 cm. Courtesy of the artist and Ceysson & Bénétière, Paris. Ed. of 5 + 1 A.P.
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« Présumé Innocent » est une sculpture composée de câbles coaxiaux blancs fixés sur un panneau au moyen de punaises à têtes rondes. Les câbles constituent le matériau privilégié pour la transmission des images et des informations jusqu'à la fin des années 90, et ont donc joué un rôle essentiel dans la constitution de nos sociétés des médias et de l'information. L'assemblage des câbles forme le portrait d'un christ souffrant, regard tourné vers la gauche de l'image et légèrement incliné vers le bas, barbe et cheveux longs, avec une couronne d'épines sur la tête - couronne que la tradition religieuse identifie comme celle que les soldats romains posèrent sur la tête de Jésus Christ pour moquer son statut de roi.
La sculpture questionne les pouvoirs des sociétés de l'information et de la communication en posant côte à côte iconographie religieuse et mise en scène médiatique. Elle s'inspire du concept philosophique de « spectacle », développé par Debord dans « La Société du spectacle » (1967) et qui se définit comme un système de représentation qui s'interpose entre l'individu et le monde et le coupe de lui-même et de ses propres perceptions et désirs. Pour mounir fatmi, la religion est le plus grand des spectacles du monde contemporain. Son œuvre met ainsi en scène la figure par excellence de l'innocence et de la culpabilité avec la figure du Christ souffrant et interroge notre rapport à l'innocence avec une expression contemporaine issue du vocabulaire judiciaire : la « présomption d’innocence », qui veut qu'une personne demeure innocente tant que sa culpabilité n'a pas été légalement prouvée. Principe souvent mis à mal dans nos sociétés contemporaines, en particulier quand les affaires judiciaires font l'objet d'un traitement médiatique. L'œuvre pose la question suivante : notre regard contemporain de spectateur rompu aux techniques de diffusion des images et au traitement médiatique est-il dénué de toute culpabilité ? La sculpture « Présumé innocent » est à mettre en lien avec l'œuvre vidéo « Dieu me pardonne », qui traite des mêmes thèmes.
Le bas-relief opte pour la neutralité d'une composition blanc sur blanc et s'offre aux regard avec une discrétion qui confine à l'évanescence, voire à la disparition - et qui renvoie peut-être à celle de notre innocence, reléguée à une époque révolue de l'histoire de l'humanité. A peine visible, le motif que compose la sculpture exprime cependant avec la figure christique un symbolisme fort et évident - au message qui peut paraître paradoxal, dans la mesure où un symbole de la compassion apparaît en même temps comme un signal, une mise en garde adressée au public. Les branches flexibles garnies d'épines qui forment la fameuse couronne du Christ sont formées par des sections de câbles coaxiaux punaisés au panneau blanc. Elles participent à la représentation d'un couronnement teinté d'ironie et de violence, à la fois fixée par la tradition iconographique et religieuse et transposée dans la réalité de nos sociétés contemporaines. « Présumé innocent » rappelle au spectateur que la société des médias se tient toujours prête à tresser une couronne d'épines pour ses protagonistes.
Studio Fatmi, Juillet 2017.
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« Presumed Innocent » is a sculpture made of white coaxial cables fixed to a panel with tacks. The cables were the main means of transmission of images and information up to the late 1990s, and therefore played an essential role in the establishment of our societies of media and information. The assemblage of cables forms the portrait of a suffering Christ, his eyes turned to the left and slightly angled down, with a long beard and hair, and a crown of thorns on his head – a crown that religious tradition designates as the one the Romans placed on Christ’s head to mock his status as king.
The sculpture questions the power of the societies of media and information by juxtaposing religious iconography and a type of staging as can be found in the media. It is inspired by the philosophical concept of the « spectacle » developed by Guy Debord in « The Society of the Spectacle » (1967), defined as a system of representation that gets between individuals and the world, cutting them off from themselves and their own perceptions and desires. To mounir fatmi, religion is the greatest spectacle in our contemporary world. His work features the ultimate figure of innocence and guilt with the suffering Christ and questions our relation to innocence with a contemporary expression taken from a judiciary expression: the « presumption of innocence », stating that a person remains innocent until legally proven guilty. This principle is often compromised in our contemporary societies, especially when court cases are exposed in the media. The piece poses the following question: is our contemporary outlook, as viewers who are use to the techniques of image circulation and media exposure, devoid of any culpability? The sculpture « Presumed Innocent » is to be connected to the video « May God Forgives Me » that addresses these same issues.
The bas-relief chooses the neutrality of a white on white composition and presents itself to viewers with a discretion verging on evanescence, or even on disappearance – perhaps referring to the disappearance of our innocence, relegated to a bygone era in the history of humanity. Hardly visible, the motif composted by the sculpture nevertheless expresses with the figure of Christ a strong and obvious symbolism – with a message that can seem paradoxical, as this symbol of compassion is also exhibited as a signal, a warning issued to the public. The flexible and thorny branches that comprise Christ’s famous crown are formed with sections of white coaxial cable pinned to the white panel. They are a part of the representation of a crowning tinged with irony and violence that is both fixed by iconographic and religious tradition and transposed into the reality of our contemporary societies. « Presumed Innocent » reminds the viewer that the media society is always ready to weave a crown of thorns for its protagonists.
Studio Fatmi, July 2017. |
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