|
La compilation sonore « The Red Alphabet » regroupe 7 pièces dont « The Red Alphabet » qui donne son titre à l'ensemble. Elle est inspirée par Abbès Saladi, peintre née à Marrakech en 1950 et mort en 1992, et par l'alphabet que ce dernier a peint en rouge sur les murs de sa chambre. Abbès Saladi fascine par l'étrangeté de son univers artistique et par les métamorphoses du réel opéré dans ses œuvres, dont les motifs proviennent essentiellement de l'imaginaire arabo-musulman. A la mort de Saladi, mounir fatmi tenta de filmer la chambre, cependant les murs avaient déjà été repeints en blanc à la demande de la famille du peintre.
Cette compilation s'inspire des origines de la création artistique, où art et folie se côtoient parfois, et, par un consciencieux dérèglement de tous les repères acoustiques, participe d'une recherche de vocabulaire plastique - ou d'un alphabet onirique. Les pièces sonores mêlent bruits artificiels et naturels, chants d'animaux et voix humaines, commentaires critiques sur la peinture d’Abbès Saladi et paroles poétiques inspirées de son œuvre. Le travail sur le langage s'accompagne toujours chez mounir fatmi du désir de mettre la langue face à ses limites.
Dans une approche à la fois poétique et rationnelle de la création artistique, la compilation sonore « The Red Alphabet » relève d'une esthétique résolument hermétique. L'œuvre sonore s'éloigne du champ du visible, du spectaculaire et du consommable. Elle invite le public à une dérive en soi-même qui se veut attentive aux échos d'un éventuel big-bang susceptibles de résonner encore dans leur univers.
Studio Fatmi, Aout 2019.
|
|
The sound compilation “The Red Alphabet” comprises seven pieces, including “The Red Alphabet” that lends its title to the whole project. It is inspired by Abbes Saladi, a painter born in Marrakech in 1950 who died in 1992, and by the alphabet he painted in red on the walls of his room. Abbes Saladi is fascinating for the strangeness of his artistic universe and for the metamorphosis of reality that happens in his work, whose motifs mainly come from the Arab-Muslim field of imagination. When Saladi died, mounir fatmi wanted to film his room, but the walls had already been painted white, following the painter’s family’s request.
This compilation draws its inspiration from the origins of artistic creation, where art and madness are often close to each other, and, through a deliberate disturbance of all our acoustic points of reference, pertains to a search for a plastic vocabulary – or an oneiric alphabet. The sound pieces combine artificial and natural sounds, animal cries and human voices, critiques on Abbes Saladi’s painting and poetic words inspired by his work. With mounir fatmi, working on language always goes hand in hand with the will to confront it to its limitations.
In a both poetic and rational approach of artistic creation, the sound compilation “The Red Alphabet” belongs to a resolutely hermetic esthetic. The sound piece strays from the field of the visible, the spectacular and the consumable. It invites the audience to drift within themselves and be attentive to the echoes of a possible big bang likely to still resonate in their own universe.
Studio Fatmi, August 2019.
|
