Inspiré de « La Leçon d’anatomie » peinte par Rembrandt en 1632 et du film surréaliste « Un chien andalou, » réalisé par Salvador Dali et Luis Buñuel en 1929, la compilation sonore « Archi Sickness » aborde la question de notre rapport aux images violentes diffusées dans les médias et à la télévision. Tissée de modulations de fréquences produites par quelque instrument médical automatisé ou outil de communication moderne, les pistes sonores transportent l'auditeur dans un univers dominé par la technologie, traduisant la froideur, le manque de compassion et l'indifférence du spectateur contemporain.
La compilation « Archi Sickness » livre une critique de notre rapport ambivalent à la violence omniprésente dans les médias, relevant à la fois de la répulsion et de la fascination. « Archi Sickness » adopte un point de vue architectural et médical. Elle met ainsi en évidence une brutalité organisée, au cœur même de nos sociétés et pose le diagnostic d'une pathologie du spectateur contemporain, se traduisant essentiellement par un rapport froid et scientifique aux corps mutilés, par l'esthétisation de la violence, par une forme de voyeurisme qui fait du spectateur le complice des crimes perpétrés à l'écran, et enfin par une confusion généralisée pour le public entre la fiction et la réalité des images diffusées.
« Archi Sickness » donne finalement l'impression d'assister à une anesthésie pratiquée par un chirurgien radié de l'ordre des médecins - anesthésie oculaire et sentimentale du spectateur contemporain, dont l'œil se voit remplacé par l'indifférent objectif d'une caméra.
Studio Fatmi, Aout 2019.
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Inspired by Rembrandt’s Anatomy Lesson painted in 1632 and by the 1929 surrealist film Un Chien Andalou by Salvador Dali and Luis Buñuel, the sound compilation “Archi Sickness” addresses the question of our relation to violent images in the media and on television. Made up of intertwined frequency modulations generated by some automated medical device or modern communication machine, the soundtracks transport the listener into a world dominated by technology, which transcribes the coldness, lack of compassion and indifference of the contemporary viewer.
The “Archi Sickness” compilation criticizes our ambiguous relation to the omnipresent violence that can be found in the media, in which repulsion and fascination are both at play. “Archi Sickness” adopts an architectural and medical point of view. As such, it highlights the organized brutality at the very heart of our societies and diagnoses a pathology in the contemporary viewer, which essentially manifests itself as a cold and scientific relation to mutilated bodies, the aestheticization of violence, a form of voyeurism that makes the viewer an accomplice to the crimes perpetrated on the screen, and a general confusion within the public between fiction and reality regarding the broadcasted images.
Ultimately, “Archi Sickness” is like witnessing an anesthetic conducted by a surgeon who has been barred from practicing medicine – an ocular and sentimental anesthetic of the contemporary viewer, whose eye has been replaced by the indifference of a camera lens.
Studio Fatmi, August 2019.
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