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04. download PDF | Labyrinth 06
 

'' Labyrinth 06 is dense with architectural imagery and overlaid with floating colored circles. It feels almost post-modern with its pastiche of patterns and styles. ''


Blaire Dessent, 2014


  • Labyrinth
    Exhibition view from Moving Art, Analix Forever, 2018, Geneva.
    Courtesy of the artist.

2012, collage with prayer rugs, 80 x 80 cm.
Exhibition view from Direction Artistique, Galerie Magda Danysz, 2015, Paris.
Courtesy of the artist.
 




En 2011, mounir fatmi a commencé à travailler sur une série de collages intitulés Labyrinthe, composés en utilisant des morceaux découpés de tapis de prière islamiques. Au sein des six collages qui forment cette série non achevée, on trouve une esthétique architecturale forte, avec des éléments évoquant des frontons, colonnes, plans et ornements, et pourtant chaque œuvre est visuellement très distincte des autres.

La plus grande pièce de cette série est un triptyque intitulé Labyrinthe N°5 (2012). Fait de fragments de tapis bleu nuit, dorés et argentés, Labyrinthe N°5 fait penser à une église baroque déstructurée ou à une mosquée byzantine. Des motifs géométriques répétitifs de petits cercles enserrés dans des lignes épaisses sont placés verticalement et horizontalement, donnant l’impression que les points montent et descendent comme dans un jeu vidéo hypnotique. Il y a des couches de découpages plus ornementaux, avec des motifs floraux ou semblables à de la dentelle, tout comme des motifs architecturaux et évoquant des cadres. Le regard monte, descend, va de gauche à droite, cherchant une issue, mais il semble n’y en avoir aucune ; il n’y a ni espace vide, ni fin. Comme les motifs d’un vrai labyrinthe, cette œuvre est à la fois rythmique et claustrophobe.

Pour fatmi, le labyrinthe évoque de multiples significations et possibilités. On trouve des références au labyrinthe dans certaines de ses autres œuvres, comme Technologia (2010) ou Temps Modernes (2009-2010). Le labyrinthe peut être décrit comme un motif magnifique et ornemental conçu pour susciter la désorientation, se protéger contre un ennemi ou évoquer le chemin tortueux d’un pèlerinage spirituel. Dans chaque pièce de cette série, Fatmi a créé sa propre version de cette définition.

Dans Labyrinthe N°1, un morceau de tapis où l’on voit la Kaaba est placé sur le centre gauche de la composition, et des bandes de jaune, de bleu et de vert surgissent à gauche et à droite, en haut et en bas. Cela fait penser à une carte dont la signification serait indéchiffrable, réduite à ses éléments essentiels. Est-ce qu’il s’agit d’un commentaire sardonique sur la désorientation de la religion ? La composition générale demeure plus sobre que dans d’autres pièces comme Labyrinthe N°2, avec ses roses, rouges et bleus pétants. À l’instar de Dubaï la nuit, l’impression suscitée est à la fois glamour et imposante. Labyrinthe N°6 est d’une grande densité, avec son imagerie architecturale recouverte de cercles colorés flottants au-dessus. Cette pièce est presque post-moderne, avec son pastiche de motifs et de styles.

Les collages de la série Labyrinthe sont visuellement captivants et dynamiques, pleins d’imprévus et de sens cachés. On a envie d’essayer de les interpréter, de trouver son chemin parmi les différentes couches, mais il n’y a pas de fin certaine, pas de sens évident. Mieux vaut alors simplement apprécier leur beauté, leur structure, et se demander ce qu’elles recèlent.

 
Blaire Dessent, 2014.

Traduit de l'anglais par Patrick Haour.

 

 

In 2011, mounir fatmi began working on a series of collages titled Labyrinth, which are made using cut out pieces of Muslim prayer rugs. In the six collages that form this ongoing series there is a strong architectural aesthetic with elements that suggest pediments, columns, floor plans, or ornamentation, yet each work is quite visually distinct from the other.


The largest in this series is the triptych titled, Labyrinth N° 5, 2012. Made with fragments of deep midnight blue, gold, and silver embroidered carpets, Labyrinth N°5 calls to mind a deconstructed Baroque church or Byzantine mosque.  Repeating geometric patterns of small circles bordered by thick lines are placed vertically and horizontally, the dots moving up and down like some mesmerizing video game. There are layers of cutouts that are more ornamental with floral or lace-like patterns, as well as architectural and frame motifs. The eye moves up and down, right and left, seeking an escape, but there seems to be none, there is no open space, no end. Like the patterns of actual labyrinths, the work is at once rhythmic and claustrophobic.


The labyrinth for fatmi has multiple meanings and possibilities and references to it are seen in some of his other work including Technologia, 2010 and Modern Times, 2009-2010.  The labyrinth can be described as a beautiful, ornamental motif designed to create disorientation, protect against the enemy, or suggest the circuitous path of a spiritual pilgrimage. In each individual work in this series Fatmi has constructed his own version of this definition.


In Labyrinth N° 1, a piece of carpet that shows the Ka'baa is placed in the center left of the composition and there are bands of yellow, blue and green darting out left and right, up and down. It feels like a map whose meaning is indecipherable, reduced to its essential elements. Is it a sly commentary of the disorientation of religion? The overall composition is more sober compared to others, like Labyrinth N° 2, with its bright pinks, reds and blues. Like Dubai at night, it feels glamorous and imposing. Labyrinth No° 6 is dense with architectural imagery and overlaid with floating colored circles. It feels almost post-modern with its pastiche of patterns and styles.


The collages in the Labyrinth series are visually engaging and dynamic, full of twists and turns, and hidden meanings. There is an urge to try and read them, find our way through the layered composition but there is no certain ending, no obvious meaning. Better then to appreciate their beauty, their structure, and wonder what lies within.



Blaire Dessent, 2014.