02.
   
   
 


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03. | Powerline
 
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  • 2002, black cube, inkjet prints, arab newspapers, basin in aluminium, water, saw.
    Exhibition view from Images and power, Espacio C, 2002, Camargo.
    Courtesy of the artist.

'' This piece studies the power of the media and digital communications technologies and questions the relation between reality and its mediatized representations created using these technologies. ''


Studio Fatmi, August 2017


  • Powerline
    Exhibition view from Images and power, Espacio C, 2002, Camargo. Courtesy of the artist.
    Courtesy of the artist.

  • Powerline
    Exhibition view from Images and power, Espacio C, 2002, Camargo.
    Courtesy of the artist.

  • Powerline
    Exhibition view from Images and power, Espacio C, 2002, Camargo.
    Courtesy of the artist.




 




Ligne de pouvoir est une performance réalisée en 2002 en collaboration avec l'artiste Pedro Déniz. Dans une salle dont les murs sont couverts de pages de journaux et de diodes luminescentes multicolores, meublée à l'aide de deux sculptures de couleur rouge montées sur des chevalets et représentant les symboles d'une croix et d'un croissant, les deux artistes apparaissent vêtus de combinaisons intégrales blanches reprenant ces mêmes signes sur le dos, ainsi qu'un hashtag noir ou croisillon sur le devant. Sur un fond sonore composé de la sonnerie insistante d'un téléphone de bureau que personne ne viendrait décrocher et qui se fera entendre jusqu'à la fin de la performance, Pedro Déniz en annonce le commencement au moyen d'un grand hachoir à main dont la lame supporte le titre de l'œuvre, tandis que Mounir Fatmi accomplit le rite musulman de préparation à la prière en faisant ses ablutions au sol, à côté d'une bassine en métal remplie d'eau et au-dessus de deux agrandissements photographiques, représentant Yasser Arafat donnant son sang aux victimes des attentats du 11 septembre 2001 pour l'un, et pour l'autre l'acteur Robin Williams allongé sur un lit d'hôpital avec un médecin en blouse blanche à son chevet. Une fois le rite achevé, Mounir Fatmi se hisse dans un premier temps sur un cube noir et lit à voix haute en langue arabe les titres de la presse concernant les pays du Golf et les guerres menées dans la région suite aux attentats, puis il en redescend afin d'aller chuchoter certaines phrases à l'oreille des spectateurs. Pendant ce temps, après avoir eu tour à tour les curieuses idées d'offrir à un des spectateur une brique reliée à une laisse pour chien jaune, puis de faire sonner un téléphone portable enfermé dans une cage à oiseau dorée en tapant des mains, Pedro Déniz déambule dans la pièce en simulant des bribes de conversations téléphoniques. Les artistes quittent finalement les lieux et la performance s'achève sur les exclamations de Pedro Déniz, répétant : "A suivre !"

L'œuvre étudie les pouvoirs des médias et des nouvelles technologies de communication et interroge les liens entre la réalité et les représentations médiatisées de cette même réalité, forgées au moyen de ces techniques. Elle explore les liens entre les médias, la politique et la technologie et tente de déterminer leur pouvoir et leurs effets.

Médias et techniques tels qu'ils sont ici mis en scène semblent loin de favoriser la communication ou la compréhension du public : un appel téléphonique reste sans réponse ; le dialogue de Pédro Déniz est à sens unique et la voix de son interlocuteur supposé est inaudible ; la lecture des titres en arabe n'est pas comprise par la grande partie du public dont ce n'est pas la langue ; les photographies mêlant images documentaires et cinéma rendent incertaine la frontière entre fiction et réalité. Médias et nouvelles technologies de l'information et de la communication exercent leur pouvoir de captation de l'attention, de brouillage de la communication et de dispersion des repères des spectateurs par une multiplicité d'émissions de signes trop évidents et trompeurs ou difficilement déchiffrables et opaques.


Studio Fatmi, Aout 2017 .

 

 

Powerline is a performance created in 2002 in collaboration with the artist Pedro Déniz. In a room with walls covered in newspaper and multicolored luminescent diodes and containing two red sculptures mounted on easels representing the symbols of a cross and a crescent, the two artists appear wearing full white bodysuits with the same signs on their backs, along with a black hashtag or pound sign on the front. To the soundtrack of the insistent ring of an office phone that no one picks up and that will be head until the end of the performance, Pedro Déniz announces its beginning with a large meat cleaver with the title of the performance on its blade, while Mounir Fatmi carries out the Muslim ritual for prayer preparation by doing his ablutions on the floor, next to a metal basin filled with water and above two large photographs representing respectively Yasser Arafat giving his blood for the victims of 9/11 and the actor Robin William lying on a hospital bed with a doctor in a white coat at his bedside. When his ritual is completed, Mounir Fatmi stands on a black cube and reads aloud newspaper headlines in Arabic concerning the Persian Gulf countries and the wars waged in the region in the aftermath of the attacks, then climbs down and whispers certain sentences in the ears of viewers. Meanwhile, after having had the strange idea of giving viewers a brick attached to a yellow dog leash and then of making a mobile phone ring locked in a golden bird cage while clapping his hands, Pedro Déniz walks around the room simulating fragments of phone conversations. The artists then leave the space and the performance ends to the cries of Pedro Déniz repeating “To be continued!”

This piece studies the power of the media and digital communications technologies and questions the relation between reality and its mediatized representations created using these technologies. It explores the relation between the media, politics and technology and tries to determine their powers and effects.

The media and technology as they are represented here don’t seem to encourage communication or comprehension on the part of the audience: a phone call remains unanswered, Pedro Déniz’s dialogue is unilateral as the voice of the person he is supposedly talking to cannot be heard, the reading of the Arabic headlines isn’t understood by the majority of the audience as they don’t speak the language, the photographs combining documentary and movie images blur the line between fiction and reality. The media and digital tools for information and communications exercise their power to grab people’s attention, blur communication and disperse the viewers’ points of reference through a multiplicity of broadcasted signs that are either too evident and misleading or hard to decipher and opaque. 










Studio Fatmi, August 2017.